La Suède, pays des Viking. Que dire de cet initiatique voyage halieutique ? S’il y a bien un pays qui peut vous mettre au vert et ou la nature est omniprésente, c’est bien celui-ci.
La Suède et ses 100 000 lacs, sa nature intacte car restée par endroit encore vierge, ses marécages, ses grands fleuves, sa toundra, ses plaines à n’en plus finir, ses glaciers, ses montagnes, ses forêts touffues et ses prairies, sans oublier ses paysages maritimes. Ses natures préservées seront autant de merveilles naturelles qui n’attendaient que moi, tant je voulais être au plus proche de celles-ci.
Je suis venu pour la pêche, cependant il est indéniable que tous ces paysages sont d’excellentes possibilités de promenade pour le plaisir des yeux, le rêve de beaucoup de baroudeur et le songe d’énormément de pêcheurs. Toutes les espèces de poissons sont représentées dans ces eaux Nordiques, ce qui offre pléthore d’opportunités de pêche. Perches, truites, saumons, brochets, ombres et sandres.
Pour ce premier voyage en Suède j’ai décidé de m’abandonner à la découverte de ce pays fascinant avec plusieurs personnes pour m’interdire de découvrir ce pays seul. Voyager en groupe est à la mode actuellement et même si une aventure solitaire est certes avantageuse, il faut reconnaître qu’un voyage en groupe offre beaucoup plus d’avantages. C’est une expérience sociale très enrichissante permettant de passer des moments agréables avec d’autres personnes avec lesquelles nous n’avons pas forcément de choses en commun.
Dring, dring, le réveil sonne, démarrage très tôt le matin pour un premier voyage en train, direction l’aéroport afin de décoller en partance de l’Eden du brochet. Stockholm est notre ville d’atterrissage. Le lac Mälaren qui abrite une trentaine d’espèces de poissons est notre destination. Ce lac est en fait une ancienne mer et maintenant l’un des plus grands lacs suédois avec ses 12.000 km² et ses 1.200 îles, ce qui en fait une pour 10 km², permettant d’offrir des conditions de pêche idéales pour sandres et brochets. A lui seul ce lac est un vrai site archéologique viking.
Arrivé en suède avec un soleil magnifique et un paysage à vous couper le souffle tant elles révèlent un monde nouveau et surprenant. Ces premières images réservent un spectacle des plus éblouissants et me disent que je vais pouvoir rapidement respirer le grand air des Fjords ce qui annoncera une bonne semaine.
Je ne vais pas m’attarder sur le trajet de l’aéroport à notre logement, ça n’aurai d’intérêt pour personne. Dès l’état des lieux de notre admirable chalet réalisé, toute la fine équipe se retrouve sur les pontons pour s’accommoder de nos bateaux loués pour la semaine. Les bateaux sont des barques fibres équipées de moteurs 25 cv 4T, du matériel de sécurité et d’un sondeur. Nous n’avons pas pu nous freiner au fait d’aller nous imprégner de ce qui allait être notre surface de jeu durant cette semaine.
Après une première nuit avec des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête, nous partons pour notre première journée de pêche. Comme nous le faisons très nombreux en France, je commence à prospecter en « Power-Fishing »(technique de prospection rapide sur de vastes étendues pour trouver les poissons actifs) et cela sans moteur électrique avant ce qui n’est pas chose simple, mais nous arrivons tout de même à exécuter quelques dérives. Malheureusement et malgré tous nos efforts, cette technique ne s’est pas avérée payante malgré les multiples leurres et coloris utilisés.
Après ce déboire, nous nous trouvons confrontés à un vent commençant à se lever et nous sommes contraints de nous ancrer près des berges abritées du vent. La seule pêche possible maintenant et celle de peigner à 360 ° tout autour de l’embarcation, ce qui n’est pas la plus technique et la plus affriolante des pêches mais qui peut s’avérer payante dans certaines situations.
Loin s’en faut m’a pris, cette technique m’apporte mon premier brochet Suédois. Bon, il n’est pas gros car il fait un petit 50+ mais le compteur est maintenant débloqué. Cette première prise encourage le reste de l’équipe à persévérer et nous continuons dans notre lancée ou un deuxième brochet parviendra se faire prendre. Débutera ensuite un vrai calme plat pendant plusieurs heures.
Nous décidons de changer de lieu et partons en recherche d’une cassure. Les prédateurs utilisent très souvent les cassures qui sont des postes ou ils peuvent se cacher et c’est en cela que c’est un poste embusqué. Ce sont de très bon poste, mais difficile à pêcher. Après avoir trouvé cette cassure, je me lance donc en prospection le long de celle-ci pour voir si les brochets sont sur le montant ou plus en profondeur. Je commence avec des leurres de grosses tailles et plus précisément par un Big Hammer de 23 cm monté avec un hameçon Stinger nommément appelé hameçon chance et une plombée de 10gr, me permettant l’accompagnement d’une descente planante et une récupération lente le long de la cassure. Après plusieurs lancés et différent spot pas l’ombre d’une touche et sur l’écho sondeur il n’y a que très peu de poisson fourrage.
La nuit commence à tomber et il nous faut retourner au chalet. Cette première journée ne nous aura pas permis de réaliser beaucoup de prise, mais elle aura eu le mérite de nous faire un bien fou.
Les journées s’enchaînent mais ne se ressemblent pas et les conditions ne s’améliorent guère. Après de multiples essais souvent infructueux, nous commençons à comprendre ce qu’intéressent les brochets et c’est à ce moment précis que les premiers poissons de belle taille arrivent au bateau. Cela nous redonne du baume au cœur pour la suite de la semaine.
Ce n’est qu’au bout de la deuxième journée depuis notre arrivée que le premier poisson dépassant le mètre nous montre le bout de son nez, ce qui me rend le plus heureux des pêcheurs. C’est sur un lancer au raz d’une roselière et avec une récupération dotée d’une animation planante en dents de scie que viendra se piquer ce beau brochet. J’ai vite compris le type d’animation qui permettrait de déclencher des touches, à contrario des modèles de leurres qui auraient leurs préférences. En effet, il nous à fallu beaucoup de changement de leurre pour savoir lesquels auraient les faveurs des brochets. Et bien, je crois que tout y est passé sans qu’il n’y ai eu la moindre différence en termes de volume de touche ou de poissons pris. Des attaques ou des poissons ont été enregistrés aussi bien sur des Shads de 18 et 23 cm que sur des Spinnerbaits ou bien sur des Jerkbaits à vous faire exploser de rire tellement les brochets étaient comme des fous sur ce type de vibration et ou s’entremêlait attaque reflex et agressivité.
En cette période, l’eau étant très fraîche et le frai pas encore commencée ou que très partiellement, les touches sont rares et plutôt capricieuses mais quand la touche surgit le poisson est de belle taille.
Ce séjour m’aura appris à rester concentré et ne pas oublier les fondamentaux de la pêche que tout à chacun devrait avoir, patience et méthode sont venu à bout de certain de ces brochets.
Le matériel utilisé pour mon séjour est simple 3 cannes dont 2 casting à savoir, une canne Casting Big Bait 7″1, un canne casting polyvalente 40/100gr et une canne Spinning pour la perche mais qui est un poisson que je n’ai pas cherché durant mon séjour.
Le paysage juste magnifique et les conditions mêmes si elles n’ont pas été des meilleures nous ont permis de prendre quelques poissons superbes avec de très belles couleurs.
Un séjour que je conseil à tout le monde qu’il soit débutant ou confirmé car accessible à tout le monde.
La Suède m’aura laissé une multitude d’images, bien évidement de magiques souvenirs en même temps que cette impression unique, procurée par l’harmonie entre l’homme et la nature puis par cette douceur de vivre.
Yoan MARTIN, pro-staff NASKAN
Magnifique compte rendu d’un baroudeur !!!